Ça a déchaîné la toile en début de semaine: Jack Dorsey a fait savoir son intention de faire passer la limite de caractère des tweets de 140 à 10 000 caractères. Cette annonce a été accueillie par des holàs de protestations, certains n’hésitant pas à accuser Twitter de vendre son âme.
De notre côté, on a cherché à comprendre ce qui se cachait derrière cette annonce inattendue..
Ces derniers temps, le réseau social a effectué de nombreux tests dans le but de conquérir de nouveaux utilisateurs. Souvenez-vous, lorsqu’il a annoncé vouloir inverser l’ordre chronologique de la timeline… Certains fanatiques de l’oiseau bleu avaient crié au scandale.
Mais il faut se rendre à l’évidence: Twitter a bien du mal à tirer son épingle du jeu face à ses principaux concurrents, et à trouver un modèle économique performant. Une objection? Un coup d’oeil à son cours de bourse sera sans doute plus efficace que de longs discours :
Depuis son introduction, l’action dégringole. Et pour cause: le nombre d’utilisateurs actifs stagne autour de 300 millions. Selon le Wall Street Journal, c’est la plus faible progression pour cet indicateur par une société côté en bourse.
Face à cette situation, le co-fondateur et PDG de Twitter, a pris le taureau par les cornes et envisagé une solution pouvant répondre, entre autres, à ce souci : supprimer la barrière des 140 caractères, c’est à dire ni plus ni moins que la marque de fabrique de Twitter.
Pourquoi? Plusieurs raisons peuvent expliquer ce tournant stratégique:
Si de nombreux artistes, sportifs, hommes politiques et professionnels de la communication ont adopté le réseau social, d’autres restent encore réticents à écrire en seulement 140 caractères. Que celui ou celle qui ne s’est jamais creusé la cervelle pour trouver un mot plus court pour ne pas dépasser la limite lève le doigt…
Cette limite de caractères est l’un des principaux freins à l’utilisation de Twitter et pourtant, l’oiseau bleu a multiplié les fonctions pour inciter les utilisateurs à rester plus longtemps sur la plateforme tels que les outils de sondage, Moments, les messages privés et depuis peu “conversational ads”. En vain…
Lever la limitation du nombre de caractères permettrait sans doute également d’engager de nouveaux partenariats avec les marques qui disposeront de davantage de souplesse pour communiquer auprès des consommateurs. Twitter y trouverait ainsi de nouvelles sources de revenus conséquentes (nerf de la guerre).
L’ultime motif mais pas des moindres, est de s’attaquer aux contenus journalistiques. Et oui, l’intérêt principal des réseaux sociaux n’est plus de raconter sa vie – ou de lire celle des autres – mais de s’informer! On est passé du “Que faites-vous?” au “Que se passe-t-il?”. Et ça, il y en a un qui l’a bien compris: Facebook avec les Instant Articles, auxquels Google a aussitôt répondu par ses Accelerated Mobile Pages.
Si Twitter passe de 140 à 10 000 caractères, il est fort probable que des accords avec des titres de presse pour héberger leurs contenus soient conclus. Un nouveau moyen pour l’oiseau bleu de susciter l’attention des utilisateurs. Est-ce le début d’un nouvel envol?
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