Oxygen, agence RP
Notre podcast - 14 septembre 2022

Let’s com #4 : Comment rédiger un communiqué de presse ?

Aujourd’hui, c’est une leçon d’écriture que l’on vous propose. Quelles sont les règles ou encore les bonnes pratiques pour rédiger un communiqué de presse ? L’objectif ? C’est de retenir l’attention des journalistes auxquels on propose une information !

Dans cet épisode de Let’s com, le podcast de l’agence Oxygen, Christelle Roignant, directrice de l’agence Oxygen Rennes et ex-journaliste au Figaro, nous partage quelques astuces pour réussir un communiqué de presse.

Découvrez aussi notre article sur le meilleur moment pour envoyer un communiqué de presse

Retranscription du podcast :

Aujourd’hui, c’est une leçon d’écriture que l’on vous propose. Quelles sont les règles ou les bonnes pratiques pour rédiger un communiqué de presse ? L’objectif, c’est de retenir l’attention des journalistes auxquels on propose une information.

Pour mieux susciter leur intérêt, le B.A.B. c’est d’écrire de manière à être lue et de leur permettre, en quelques lignes, de cerner le sujet. Christelle Roignant, directrice d’Oxygen Rennes et ex-journaliste dans la presse écrite, nous partage quelques-unes de ses astuces. 

Anne : Bonjour Christelle.

Christelle : Bonjour Anne.

Anne :  Peux-tu nous rappeler ce qu’est un communiqué de presse et à quoi ça sert ? 

Christelle : Le communiqué de presse, c’est un des formats d’informations qu’on peut envoyer à des journalistes, mais il y en a d’autres. Le communiqué de presse, il doit comporter une information principale, il doit être court et il doit être rapide à lire pour le journaliste.

Anne : Qu’est-ce qu’il attend d’un communiqué de presse ? 

Christelle : Il attend une histoire intéressante, de la nouveauté, de l’information à valeur ajoutée, précise, actualisée, des chiffres, des exemples, des cas concrets, des illustrations, des faits, de l’info, en lien avec l’actu. Mais en même temps, ce n’est pas de la publicité. Si c’est de la publicité, il ne va pas aller au bout, il jette.

Donc pas de superlatifs, il attend quelque chose de pratique et de réutilisable. Donc vraiment beaucoup d’infos et puis surtout une annonce principale. 

Anne : Si on n’a pas une information intéressante d’un point de vue journalistique, mieux vaut donc s’abstenir ? 

Christelle : On ne fait pas un communiqué de presse pour faire un communiqué de presse, on fait un communiqué de presse parce qu’on a quelque chose à annoncer.

 La première question d’ailleurs à se poser, c’est quelle est l’info ? Parce que dans un communiqué, il y a une seule info principale. Dès qu’il y a deux infos, il faut vraiment faire deux communiqués. Quelle est l’info principale ? Eh bien, ça doit être déjà dans le titre.

Il faut se mettre également un petit peu dans la peau d’un journaliste qui reçoit, alors on dit souvent 150, mais on est plus près des 500 souvent communiqués par jour. Donc en fait, il regarde l’entête du mail et le titre, très vite, il sélectionne comme ça. Donc souvent, ils ne vont pas plus loin que le titre.

Donc il faut qu’il y ait un angle d’attaque et s’il a un lien avec l’actualité, c’est encore mieux. Un exemple, s’il y a une nouvelle loi qui paraît et que un client a une solution qui répond parfaitement à cette loi-là, c’est hyper intéressant pour un journaliste d’avoir cette info. Mais ça peut être une info endogène à une entreprise, par exemple une levée de fonds, un nouveau produit, un nouveau service ou par exemple un développement à l’international. 

En dix secondes, il doit comprendre que 1. ça correspond à sa rubrique, 2. ça l’intéresse parce qu’il y a une nouveauté, il y a quelque chose ou 3. que ça l’intéresse également, il faut aussi penser à la PQR parce que c’est dans sa zone de couverture territoriale. 

Anne : Quel style de rédaction pour une écriture journalistique ? 

Christelle : Une écriture journalistique, elle est à base de phrases courtes. Il ne faut pas que le lecteur bute sur un mot, notamment souvent les mots de liaison sont en trop.

 Il faut vraiment que le texte coule, surtout il faut que ce soit très court et écrit dans un langage très courant pour que tout le monde comprenne. Éviter par exemple les périphrases, tout ce qui est adverbe, c’est trop long. Il faut que chaque phrase apporte une info.

Anne  : Quel type de construction ?

Christelle : On oublie tout ce qu’on a appris à l’école, il n’y a pas introduction, thèse, antithèse, synthèse. On va direct au fait. Il y a une hiérarchie des informations qui est hyper importante.

 C’est une pyramide à l’envers, c’est-à-dire que l’info principale, on la donne info principale et on décline avec des infos de moins en moins importantes pour arriver peut-être à la fin, pour en savoir plus, etc. 

Anne : Et est-ce qu’il y a des contraintes formelles de type en tête ou autre ?

Christelle : Il y a effectivement écrit communiqué de presse, il y a la date en haut, il y a un titre, c’est hyper important. Après il y a ce qu’on appelle un chapeau, qui s’écrit C-H-A-P-Ô, et qui est le résumé du communiqué de presse.

Il faut se mettre à la place du journaliste, il n’y a pas le temps de lire tous les communiqués. Donc s’il lit le résumé, il se dit tiens ça m’intéresse, je garde. Ensuite il faut des accroches, c’est-à-dire qu’il faut que le journaliste puisse aller tout de suite à ce qu’il intéresse.

Donc des bullet points et puis des images, il ne faut pas oublier des images libres de droit et HD. Puis il faut également un à propos pour résumer qui est l’entreprise, maximum 7-8 lignes et puis un lien vers le site de l’entreprise. Deux pages maximum avec des illustrations. On est sûr qu’à 50% ils ne vont pas au-delà de la première page. 

Anne : Quelles sont les choses à éviter ? 

Christelle : Il faut que ça soit le plus factuel possible, pas d’emphase. Par exemple un mot que les journalistes détestent, c’est révolutionnaire, leader, révolutionnaire, disruptif, ce sont des mots à éviter.

Ce qu’il faut éviter absolument également, c’est le marketing, le langage marketing, le jargon. Des propos fade, sans info, alors là dans un communiqué de presse, une phrase qui n’a aucune info, il faut la supprimer, ça n’a aucun intérêt. La langue de bois et puis le style empoulé ou littéraire surchargé.

Ce qu’il faut pour que ça soit crédible aussi, c’est des éléments de preuve, il ne faut pas l’oublier. Donc des chiffres, des exemples concrets.

Anne : En résumé, quels sont les principaux conseils rédactionnels qu’il faut retenir ? 

Christelle : Alors c’est soigner la première phrase ou au moins le titre.

En fait le titre c’est le chapeau, c’est ce qui est le plus soigné, c’est ce qui est le plus lu, c’est ce qui leur donne envie d’aller plus loin ou pas. Il faut se relire et il faut se relire en se disant qu’est-ce que je peux couper. S’il n’y a pas d’information, il faut les couper.

Un mot qui n’apporte rien, il faut le couper. Ça permettra d’avoir une écriture la plus proche de l’écriture journalistique. Ne pas faire de communiqué de presse si on n’a pas une info majeure, ça n’a aucun intérêt de noyer les journalistes.

Privilégier les verbes, les verbes actifs et au temps présent, pas de futur. Éviter les passés mais pas de futur. Un futur pour un journaliste, il a le temps de voir et c’est pas maintenant.

Être toujours en voie active et pas en voie passive. Il y a trois verbes à éviter qu’on utilise souvent, c’est être, avoir et faire. On peut toujours les remplacer par quelque chose de plus précis, plus riche, qui évite de faire des périphrases.

Anne : Merci Christelle, à bientôt. 

Christelle : Merci Anne.

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