Egalement appelé Open Journalism, le Live Blogging est un nouveau moyen de produire, de présenter et de consommer l’information. Il a fait son apparition auprès du grand public en 2005 lors des attentats du métro de Londres. Dès lors, The Guardian est devenu pionnier du concept en « live-bloggant » les évènements, par la mise à jour en temps réel de la version online de son journal.
Le Live-blogging diffère fondamentalement du journalisme classique. D’une part, il ne s’appuie pas sur les techniques strictes que l’on connaît aux articles traditionnels. L’intérêt n’est pas dans la construction parfaite des phrases et dans la logique d’écriture, mais dans la dimension interactive et instantanée.
En effet, les faits sont relatés sur une période définie entre une demi-heure et 24 heures, dans un ordre chronologique et sans figure de style.
Les commentaires et les avis des lecteurs font partie intégrante du live-blogging. Ils sont pris en compte par les rédacteurs et sont autant consultés que l’article lui-même. Ils permettent aux internautes de se faire une opinion plus objective sur les évènements, en confrontant toutes les informations et les avis qu’ils reçoivent en direct.
The Guardian a remporté un Lion d’or à Cannes cette année grâce à sa campagne « Three Little Pigs Advert » qui vend de manière très simple le concept du live-blogging :
The Guardian –grâce à son expérience et à son expertise dans le domaine du live-blogging- a récemment fait l’objet d’une étude par l’école de journalisme de l’université londonienne.
Il en ressort plusieurs faits intéressants.
Les articles live-bloggés font exploser le compteur de visites sur les sites ayant adopté le concept. Le nombre de visiteurs uniques serait 233% de fois plus élevé que lors de la publication d’un article conventionnel.
Il reflète à la perfection nos sociétés actuelles. Connectées en permanence, en mal de rapidité et surconsommatrices d’informations. Nos habitudes ont changé, le journal ne se lit plus devant la cheminée en charentaises le soir en rentrant du travail. Les news sont dévorées au bureau, entre deux dossiers, à la pause déjeuner et les lecteurs, non pas moins curieux, sont cent fois plus pressés qu’auparavant.
Les lecteurs de presse online font étrangement plus confiance à ce genre d’articles plutôt qu’aux articles traditionnels. Ils acceptent que le journaliste, ainsi que les commentateurs n’aient pas le temps de recouper les sources pour leur offrir plus d’objectivité et surtout pour éviter de publier des erreurs.
Erreurs qui sont tolérées et corrigées sans être supprimées, ce qui donne une impression de transparence aux lecteurs.
Les lecteurs apprécient largement le fait de ne pas être confrontés à l’opinion tranchée d’un journaliste lors d’une analyse journalistique ayant lieu après les évènements. Le contenu publié est très factuel et laisse libre court à l’esprit critique de l’internaute.
Pour conclure, ce genre de pratiques journalistiques plait à certains car il donne la sensation au lecteur d’être libéré de la manipulation par les médias.
Attention, d’autres lecteurs apprécient le fait d’être guidés, ou même de lire des articles structurés. Le journalisme tel qu’on le connait n’est donc pas mort !
Et vous, qu’en pensez-vous ? Portez-vous un intérêt particulier au Live-Blogging ?
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