Oxygen, agence RP
Oxygen News - 11 novembre 2015

Et si on se mêlait à la « Conversation » ?

C’est aujourd’hui que « The Conversation » lance sa page spéciale dédiée à la Cop21. L’ occasion pour nous de saluer cette initiative médiatique à contre-courant des grandes tendances du secteur. 

Un mois et demi après son lancement en France, le 21 septembre dernier, le pure-player The Conversation mobilise 220 contributeurs. Des scientifiques reconnus dans leur domaine partagent leur savoir dans ce média d’actualité à part entière qui comporte un comité de rédaction, des rubriques et de « vrais » journalistes… Convaincus de la nécessité d’exercer leur métier autrement.

 

Concilier l’expertise des scientifiques…

« La cote de confiance des journalistes ? Quand on regarde les classements des professions, nous sommes au même niveau que les agents immobiliers. Ce n’est pas très bon, ça, tout de même ! ». L’ex-directeur adjoint des rédactions du Monde, Didier Pourquery, ne se la raconte pas. Aujourd’hui directeur de la publication du site The Conversation France, il affiche clairement ses convictions : « de plus en plus de médias souffrent d’un problème de crédibilité. Résultat : sur de nombreux sujets, les internautes recherchent de l’expertise brute : de vrais experts qui fabriquent et fournissent de l’information accessible. Ce ne sont pas forcément ceux qu’on voit à la télé ».

Ces scientifiques qui acceptent de sortir de leurs laboratoires ou de leurs bibliothèques pour éclairer l’actualité, on les retrouve, de plus en plus nombreux,  dans les colonnes de ce média créé en 2011, en Australie. Ils sont 27 000 émanant de 13 000 universités ou grandes écoles , dans le monde, à signer des articles pour les différentes versions du site, lancées d’année en année, aux 4 coins de la planète : Angleterre, USA, Afrique anglophone. Le site français est le 1er média non anglophone du réseau.

 

Et le savoir-faire des journalistes…

A Paris justement, la petite rédaction française se concentre sur l’événement sur lequel les projecteurs mondiaux vont se braquer, dans quelques jours : la COP 21. Sur ce sujet, comme sur tous les autres sujets d’actualité, l’équipe française de 5 journalistes chevronnés réalise un travail d’édition sur les articles qui lui sont soumis par les contributeurs du site. Comme dans n’importe quel journal, chaque matin, une réunion de rédaction permet de faire le point sur les thèmes, les angles, l’intérêt des papiers… Qui sont relus et retravaillés, en collaboration étroite avec leurs auteurs, pour être accessibles au plus grand nombre. « Comme partout, la règle, c’est qu’un papier doit être lisible. Mais, parce que les universitaires se plaignent régulièrement de voir leurs propos tronqués par les médias ou leurs contributions affublées de titres inappropriés, nous ne publions rien, sans la validation de l’auteur ».

 

Encourager le partage de la connaissance

L’intérêt de se mêler à la « Conversation » ? On le comprend vite. Associant journalisme et expertise, le média propose des articles de fond, sérieux parce que signés par des ultra-spécialistes… Et compréhensibles !

« Concernant notre média, il faut retenir 2 mots : le partage et la médiation ». Chaque article publié sur le site d’accès gratuit peut être republié, dans son intégralité, sur n’importe quel site, notamment ceux des grands médias qui, comme le Washington Post, Le Monde ou Le Soir… ne s’en privent pas. Une seule condition : conserver l’accès gratuit à la totalité de l’article. Pas question, en effet,  pour l’association loi 1901 qui préside aux destinées d’une aventure dont le seul financement repose sur les universités et les écoles partenaires de déroger au principe de diffusion universelle du savoir. « Nous ne nous posons pas en concurrent des autres médias. Plus nos contenus sont republiés, mieux c’est. Nous sommes à la fois un média grand public et un média pour les médias. Notre objectif est de diffuser la connaissance le plus largement possible ».

 

Et ça marche sur de nombreux sujets ! De l’analyse de l’affaire Dutee Chand*, décryptée par un professeur de l’Université de Lorraine, à l’inertie politique analysée à la lumière du syndrome de « dépendance au sentier », en passant par la réélection d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire,  le site revendique une audience mensuelle de 2,7 millions de lecteurs et une audience globale de 23 millions, à travers les republications.

Une page spéciale COP 21 est lancée aujourd’hui, mercredi 11 novembre, sur toutes les versions de The Conversation. Avec de l’infographie, des explications scientifiques et des séries d’articles thématiques comme celles qui ont démarré sur « Les mots de la COP » ou ses enjeux.  « Un des sondages publiés sur la COP 21 a montré que 35% des Français souhaitent entendre les scientifiques, sur ces questions. Ils veulent de l’info brute. C’est ce que nous faisons ».

 

 

*Du nom de cette sprinteuse indienne qui a dénoncé les tests de vérification de genre pratiqués par les autorités sportives internationales

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