Depuis une trentaine d’années, la Chine attire les entreprises du monde entier. Au delà du fait d’y trouver une main d’œuvre meilleur marché, elles visent aussi l’immense potentiel que représente ce pays de plus d’un milliards d’individus – consommateurs – potentiels. Si le Made in France jouit d’un attrait certain, il ne se suffit pas à lui-même, surtout pour les sociétés qui ne disposent pas d’une marque reconnue. Conquérir le cœur des chinois (et leur portefeuille), implique donc de passer par la case communication. Et, c’est là que l’affaire se complique…
Suzie, directrice de l’agence OXYGEN à Shanghaï décrypte ce paysage médiatique bien mystérieux pour nous autres, occidentaux.
Gagner en visibilité en Chine: comment séduire TV, radio et presse écrite chinoises
Le chiffre à retenir : 2000. C’est environ le nombre de chaînes de télévision en Chine. La population urbaine passe entre 3 et 4 heures devant son poste. Le programme préféré ? Les TV shows! Les plus appréciés sont ceux qui parlent de food et de tourisme. Véritable phénomène en Chine, ces émissions sont une belle occasion de gagner en visibilité, notamment pour les hôtels, restaurants ou marques alimentaires françaises.
En plus de passer du temps devant leur télé, les Chinois écoutent la radio. Mais entre deux morceaux d’Hedgehog ou de Carsick Cars (groupes de musique très populaires en Chine. Quoi, vous ne connaissez pas ? Naaaan, pas possible ! Allez, on ne peut pas résister au plaisir de vous faire découvrir ça !).
Pas mal hein? On disait donc, qu’entre deux morceaux de musique, ce que les chinois préfèrent, c’est la pub ! (Hé oui !). En quelques secondes, et un budget suffisant, il est possible pour une marque de se faire identifier.
La presse papier reste un média très influent en Chine, malgré l’émergence des nouveaux médias. Mais c’est un vrai casse-tête pour les occidentaux. On dénombre environ 10 000 titres. Evidemment, comme en France, il existe des titres nationaux, d’autres ultra-localisés, des généralistes, des spécialistes… le recours à un professionnel s’impose, d’autant plus que les journalistes ont des pratiques bien différentes de celles que nous connaissons ici (et c’est un euphémisme…).
Les médias sociaux : oubliez tout ce que vous connaissez !
Soumise au Great Firewall, la Chine a dû créer son propre environnement internet. Pour les marques occidentales, il y a tout à apprendre. Ainsi, les Chinois considèrent la presse en ligne comme un nouveau média qui permet de publier des articles qui n’auraient sans doute pas été acceptés dans la presse papier. Autrement dit, une presse de seconde catégorie.
Les médias sociaux, quant à eux, occupent une grande place dans la vie des chinois, surtout des plus urbains offrant ainsi aux marques de belles opportunités pour fédérer et animer des communautés fidèles. Ici, point de Facebook ou de Twitter. Mais n’ayez crainte, il y a largement de quoi s’amuser.
– Pour les fans de Twitter, son jumeau chinois c’est Weibo. 275 millions d’utilisateurs, rien que ça ! C’est bien simple, c’est le copier-coller de Twitter en chinois.
– Autre outil incontournable : WeChat. Cet outil de messagerie textuelle et vocale, qui s’apparente à un WhatsApp enrichi, est une plateforme unique pour créer le lien avec vos publics. Géolocalisation, contenus photo, lecture de QR code … les marques, épaulées par leurs créatifs, y trouveront leur bonheur.
– Pour la mode, le « food » et les cosmétiques, les Chinois ne jurent que par « la touche française ». Quoi de mieux que le « Pinterest chinois », via Duitang ou Huaban, pour leur servir notre charme national ? Alors si vous œuvrez dans ce secteur, vous avez tout intérêt à vous intéresser de près à cette plateforme! Votre client le vaut bien, n’est-ce pas ?
– Et les jeunes chinois dans tout ça ? Pour les conquérir, il faut utiliser Douban. Le forum préféré des jeunes urbains compte 200 millions d’utilisateurs actifs. Une nouveauté ? Une innovation ? Ils en redemandent. Grâce à cet outil, les enseignes françaises peuvent animer une vraie communauté.
– Quand au visionnage de vidéos, YouTube est interdit. Les amateurs de vidéos utilisent donc Youku, Tudou ou encore Sohu.
– S’installer en Chine pour les entreprises, c’est aussi recruter ! En France, nous avons LinkedIn et en Chine … aussi ! Même si la version chinoise est arrivée en 2014, les professionnels qui l’utilisent sont les mêmes que ceux qui utilisaient la version française. L’opération séduction est déjà amorcée !
Avis aux marques: le challenge est lancé ! Réussir à imposer son image de marque dans le paysage médiatique chinois, c’est aussi s’adapter. Telles des expatriés, les marques peuvent connaître un choc culturel. Mais, en Europe ou en Chine, il y a tout de même une chose qui ne change pas : il n’existe pas de solution miracle pour réussir sa com. C’est comme partout ailleurs : comprendre les attentes et les besoins de ses publics et trouver ce qui saura générer leur attention.
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