A la base destinés à l’interaction, les réseaux sociaux se positionnent aujourd’hui comme une source d’information à part entière. Et pas seulement pour l’utilisateur lambda… les réseaux sociaux modifient également en profondeur les méthodes de travail des journalistes eux-mêmes. Et leur impact sur les contenus éditoriaux est immense.
Il y a 10 ans à peine, les news étaient issues des agences de presse comme l’AFP ou du travail d’investigation des journalistes sur le terrain. Aujourd’hui, les réseaux sociaux s’imposent comme la source prioritaire des journalistes. Pas moins de 91% d’entre eux utilisent les médias sociaux quotidiennement comme outil de veille, d’échange et de partage.
Ceux-ci ne s’y sont pas trompés et mettent en place des outils dédiés permettant aux journalistes de trouver du contenu pertinent à intégrer dans leurs articles : Twitter, avec son outil intitulé « Curator » qui permet de sélectionner des tweets et des vidéos Vine et Périscope. Il s’adresse avant tout aux éditeurs de contenus, journalistes et diffuseurs d’émissions en direct. Facebook, avec « Signal » , grâce auquel les journalistes peuvent visualiser très aisément les contenus les plus partagés par les membres du réseau social. Ou encore Google, qui a lancé son News Lab en juin dernier.
Le phénomène est tel que des agences de presse d’un nouveau genre ont vu le jour. Comme Storyful. Cette start-up irlandaise s’est spécialisée dans le repérage des informations utiles aux journalistes. Elle détecte les sujets émergeants, trie et vérifie les sources, pour éviter les “hoax” – par exemple la fameuse mort de Martin Bouygues annoncée par l’AFP.
A longueur de journée, plus de 70 personnes passent au peigne fin les contenus postés sur les réseaux sociaux à la recherche de vidéos, de photos ou de tweets postés par des amateurs comme vous et moi, et susceptibles d’intéresser les médias traditionnels.
Loin de cantonner à un rôle de caisse de résonance pour les médias, les réseaux sociaux prennent maintenant le pouvoir sur ce qu’on nous donne à voir, bouleversant ainsi l’ordre des choses. On est passé du top down au bottom up. Il faut bien se rendre à l’évidence. Désormais, ce n’est plus l’actualité qui créé la conversation, c’est la conversation qui créée l’actualité.
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