Créé il y a tout juste un an, après une phase d’expérimentation conduite dans le cadre du Centre de Formation des Journalistes (CFJ) par des étudiants à qui on avait demandé d’imaginer le « média de leurs rêves », le Quatre Heures suit son bonhomme de chemin, sans changer de cap : un mix entre web et grands reportages, des formats longs, mutimédia et immersifs, des sujets au cœur des grands enjeux de société actuels. Et des histoires qu’on ne lit pas ailleurs. OXYGEN a pu échanger avec Romain JeantIcou, le rédacteur en chef , suite à l’obtention du prix ‘jeune pousse’ du concours des têtes chercheuses du club de la presse de lyon en juillet dernier. L’occasion pour nous de vous présenter ce média pour lequel nous avons eu un véritable coup de coeur.
Après la vague des Mook, dont 21 est l’étendard, celle des « wooks » : ces grands formats sur internet fondés, comme leurs homologues papier, sur le concept de slow info. Du temps pour lire et prendre du recul, sans cliquer dans tous les sens et zapper d’une actualité à l’autre à en perdre la tête, un moment de détente et de plaisir dans la journée : comme un « quatre heures », dont les enfants se délectent après le stress de l’école…
C’est à l’école, justement, que l’aventure démarre, il y a 2 ans. Matière : nouveaux modèles, nouvelles écritures. Sujet : « imaginez le média de vos rêves ». Un petit groupe d’étudiants en journalisme du CFJ se prend au jeu. Leur rêve à eux ? Mélanger la forme et le fond, revenir à l’écriture, prendre le temps du reportage, tout en utilisant les possibilités offertes par le multimedia. Résultat : en mai 2013, une version gratuite financée par l’école voit le jour. C’est le succès…
« Pendant nos études, on n’arrêtait pas de nous dire qu’il n’y avait pas de boulot, que le grand reportage était fini… Le Quatre Heures, ça a été notre réponse. Aujourd’hui, les grands formats sur le web se développent. Mais, nous, on avait un coup d’avance ». Romain Jeanticou, rédacteur en chef du Quatre Heures, fait partie de l’équipe de la première heure. En quelques mois, l’aventure étudiante devient un projet professionnel, avec stratégie, objectifs et business model. Le contenu évolue jusqu’au lancement du média, en septembre 2014.
Le principe n’est pas plus compliqué qu’une tartine beurrée : un grand reportage multimedia mensuel, mis en ligne le premier mercredi de chaque mois, à 16 heures. L’accès est payant. Les sujets ? Sociétaux. En lien ou pas avec l’actualité. En 1 an, le Quatre Heures est parti en reportage en Palestine, suivre des gamins qui étrennaient leur premier skate-park, en Amérique Centrale, couvrir les recherches de mères de migrants disparus, chez les Zadistes, réaliser un portrait de leur doyen… « Ce qui nous intéresse, ce sont des sujets sur le terrain, avec de l’humain, des histoires à raconter et des enjeux sociétaux. Chaque reportage est une narration, avec une immersion dans la lecture ». Du texte, des photos, mais aussi de la vidéo et du son permettent de pénétrer les univers décrits par les reporters.
La cible de ce média de niche ? Les jeunes connectés, bien sûr. Mais pas seulement : sur les 900 abonnés que compte actuellement le Quatre Heures, une part croissante de 40-60 ans consommateurs de culture et lecteurs de magazines papier. En 1 an, le Quatre Heures a gagné ses lettres de noblesse, remporté de nombreux prix professionnels et suscité l’estime de ses confrères journalistes. Bien implanté dans le paysage médiatique, il continue sa progression par le bouche-à-oreille, fidèle à sa ligne, à son esthétique et à son indépendance.
Chaque mois, la communauté qu’il a créée se retrouve, à Paris, pour une soirée autour des journalistes signataires des reportages. L’occasion de renforcer les liens entre les lecteurs et la rédaction… Autour non pas d’un chocolat chaud et d’une tartine, mais d’un apéro !
Pour ceux qu’une pause dans l’information continue intéresse, 2 formules d’abonnement, mensuel ou annuel. C’est par ici que ça se passe!
PARTAGEZ !